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« L’évaluation d’entreprise est une notion centrale pour le dirigeant »

La question de l’évaluation de l’entreprise est une problématique parfois délaissée par les dirigeants selon Christian Gulino. Le fondateur du cabinet Gulino & Associés nous explique pourquoi les chefs d’entreprise doivent être davantage sensibilisés sur le sujet.

« L’évaluation d’entreprise est une notion centrale pour le dirigeant »

La question de l’évaluation de l’entreprise est une problématique parfois délaissée par les dirigeants selon Christian Gulino. Le fondateur du cabinet Gulino & Associés nous explique pourquoi les chefs d’entreprise doivent être davantage sensibilisés sur le sujet.

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L’évaluation, un élément essentiel dont doit tenir compte un chef d’entreprise

Pour Christian Gulino, fondateur du cabinet Gulino & Associés, l’évaluation est une notion fondamentale pour une entreprise.

 

“À partir du moment où elle est en rythme de croisière, une entreprise devrait savoir combien elle vaut sur le marché. Car trop souvent, un dirigeant est interrogatif, et hésitant parfois, lorsqu’il doit prendre une décision de croissance, qu’il s’agisse d’un mariage avec une autre entité ou d’un processus de vente de la société” développe-t-il.

 

Selon lui, il est impératif de sensibiliser les chefs d’entreprise à ce sujet, et ce, dès la maturité de la structure. “Un dirigeant doit avoir connaissance des éléments et plus précisément des indicateurs qui servent à donner une valeur à son entreprise. Il doit pouvoir se baser sur des repères fiables et pertinents qui ne soient pas décorrélés de ceux que l’on observe et qui sont d’actualité ”.

 

Les critères mis en avant par l’administration fiscale ne répondent pas toujours spécifiquement au contexte économique et à la particularité d’une entreprise que l’on doit évaluer. Sans les écarter, car ils permettent parfois le recoupement, il nous faut aller plus en détail et mettre en exergue les points forts conduisant à justifier plus finement la valeur d’une entreprise selon Christian Gulino.

 

“Nous avons un rôle important, en tant que professionnels du chiffre, celui de dire à nos clients de prendre le temps, parfois, de se poser cette question centrale de l’évaluation et d’actualiser périodiquement ces indicateurs et ainsi de ne rater aucune opportunité ”.

 

Il estime également que l’évaluation est didactique dans la projection à long terme pour un dirigeant : “Un dirigeant sait combien il peut se rémunérer, connaît son compte de résultat, sa fiscalité. Mais le plus important pour lui c’est de savoir quelle valeur il pourra tirer de son entreprise le jour où il voudra arrêter son activité”.

 

C’est aussi pour cette raison que Christian Gulino conseille à ses clients d’anticiper cette question de l’évaluation :

 

"Il ne faut pas se préoccuper trop tardivement de l'évaluation de son entreprise, au risque d’être confronté à de mauvaises surprises. Il faut s’y pencher tout au long de l’activité, régulièrement, afin d’identifier des axes d’améliorations à entreprendre".

 

Les différentes méthodes d’évaluation d’une entreprise

“Si vous mettez cinq évaluateurs sur un cas précis, vous aurez cinq approches différentes. Ce qui ne veut pas dire que vous aurez cinq résultats différents” rétorque Christian Gulino.

Lorsqu’il était engagé au sein de la Compagnie des Conseils et Experts Financiers, Christian Gulino a contribué à la mise en place d’une méthode pour évaluer les petites entreprises.

Pour Christian Gulino, “il faut connaître le métier, le marché et ses spécificités. Dans l’industrie par exemple, on va s’attarder sur l’EBITDA. Mais il ne faut pas omettre de peser certains paramètres essentiels comme les brevets, les process, les hommes clé. Dans d’autres domaines, il faudra tenir compte d’autres éléments incorporels comme la force d’un réseau de distribution ou la présence d’une marque, qui sont parfois complexes à chiffrer”.

“Ce qui est déterminant, c’est de choisir une ou deux méthodes, pour ensuite pouvoir approcher une  valeur.  Il faut aussi être en capacité d’expliquer cette valorisation au chef d’entreprise et admettre qu’une valeur n’est pas toujours un prix de cession, mais plutôt une base permettant la discussion, la négociation », poursuit-il.

Pour Christian Gulino il n’existe pas de méthode préférentielle pour évaluer une entreprise. “On doit choisir ce qui nous paraît le plus pertinent pour déterminer l’estimation que l’on va proposer. Ce qui importe, c’est d’accompagner la réflexion du dirigeant en faisant ressortir les points que l’on considère déterminants en notre qualité d’évaluateur”.

 

« Enfin, il est possible de combiner deux approches, une favorisant le rendement et l’autre insistant sur  les acquis d’une valeur patrimoniale afin de construire une fourchette de prix. Il est nécessaire alors de persuader notre client pourquoi nous avons privilégié ces méthodes et écarté les autres” explique Christian Gulino.